Voici un commentaire posté par Philippe Siogli sur le site de 20 mn. Il n'y est guère resté plus longtemps. Serait-ce là la raison de l'intitulé?
Je l'accueille bien volontiers ici comme j'accueille les propos de tous ceux qui disent la vérité.
D'autant que c'est, pour tous ceux qui ne la connaissent pas vraiment, un très bon résumé de l'affaire
Je me présente, oncle de Gabriel, donc frère aîné de sa mère. Longue histoire, que j'ai vécue aux premières loges. Ma lecture, car je ne connais pas très bien Gabriel : attesté par les minutes du procès, et les deux exceptionnels livres de Gérard Porcheron, qui resteront peut-être la seule trace de vérité après que les diverses compromissions se seront fait jour, outre sa mère et mes parents, qui ne seront pas éternels, enfin si, mais pas consultables quelque jour vu leur âge.
Gabriel, enfant d'une beauté exceptionnelle, dont il reste quelques traces, couvert de cadeaux de l'aube au coucher, ne voit pas malice aux jeux de papy. Qui, à la sieste, qu'il fait avec lui, dans sa chambre, le papouille, de toutes façons utiles. Se reporter à Porcheron. Gabriel n'y voit pas malice. Deux ans passent. Maître Iacono, fort en appétit, mitonne des combinaisons habiles. Gabriel, dans l'ingénuité de l'enfance, révèle qu'il sera en classe à Vence à la rentrée. Première nouvelle ; papa et maman, eux, vivent à Reims. Non sans nostalgie, lui, navigateur de vocation, à l'ancre dans la Champagne pouilleuse, et sans mer. Elle, ma petite sœur, loin du soleil de notre midi. Et de ses amis de surcroît.
Le psychorigide Dr Iacono, habitué à se plier devant les forts et à tyranniser les faibles, n'a pas compris que son fils, mon ami Philippe, père du chérubin, est d'une classe exceptionnelle. Non content d'être un artiste de talent, dont tout un chacun aura la démonstration un jour, c'est un médecin brillant, qui a été recruté par un laboratoire pharmaceutique de renom sur ses capacités, et, hélas, bien loin de la mer. Alors que le cacique Iacono, psychorigide susmentionné, lui avait déjà tracé son avenir, évidemment dépendant de lui, et de ses caprices.
Pour faire court, agissant comme tout père sensé le ferait, constatant que Gabriel, dont le portrait s'étalait à l'époque sur les affiches de campagne de papy, et, peut-être, lui valut la victoire avec sa bouille d'ange, était accoutumé à ce que le monde fît mille grâces et cent courbettes devant lui, et que ses parents, bien loin de se préoccuper de la santé psychique de leur petit-fils, contestaient ouvertement les habitudes de rigueur, de discipline, d'effort, de fiabilité que ses parents voulaient lui communiquer.
Si j'avais mauvais esprit, ce qu'à Dieu ne plaise, je ferais observer qu'on n'en faisait pas autrement avec les gitons, en Grèce comme à Rome. On leur passait leurs caprices d'enfant, puisqu'ils compensaient autrement.
Messire Iacono est un despote, complexé de surcroît : au procès, il parle avec dédain de la taille de son fils. Curieusement, comme le lui fait observer le président, il ne mesure que quelques centimètres de plus.
Que fait un despote défié dans sa toute-puissance, si ce despote, qui paraît effrayant, n'est en fait qu'un pleutre ?
Ne pouvant plus rien contre son fils, qui a démontré surabondamment sa capacité à se passer de lui, et qu'on paye en très bel argent pour ses capacités pour l'entreprise, il s'en venge d'une manière que, quelque compréhension qu'on puisse y mettre, assomme quand on la sait.
De sang-froid, avec une rigueur méthodique, il viole Gabriel. Qui n'a pas tout à fait six ans.
Pédophile ? Pas du tout. Démon inflexible.
Gabriel est profondément traumatisé par l'agression, d'une sauvagerie que décrira le Dr Dulière - voir Porcheron, toujours -. C'est pourquoi il parle, un peu plus de 2 ans après. A sa maman. A sa mamie. A son papa.
Qui accepterait de croire à ça ? Examen clinique. L'horreur. Des cicatrices caractéristiques. Audition de Gabriel. Tout ce qu'il dit est vrai. Ce sont des pros, des vrais. Des hommes et des femmes qui ont entendu des centaines, voire des milliers de victimes. On ne se trompe pas avec ce bagage, si tant est qu'on puisse douter de la parole d'un petit bonhomme qui raconte des abominations avec des mots de tout petit.
Un des experts, lors de l'appel, a expliqué que le viol, et particulièrement celui-là, était la prise de contrôle total sur un individu. Gabriel en donne depuis sa rétractation la démonstration éclatante.